Il était le soleil, elle n’était que son ombre.
Il avait tant d’esprit qu’elle en paraissait sombre,
Sans relief et discrète, quand le soleil versait
Des torrents de lumière sur l'homme illuminé.
Elle aurait bien aimé avoir aussi sa place,
Se sentir une femme en regardant la glace...
Trop longtemps opprimée, interdite de jour,
Elle s’était crue éteinte, cloitrée dans une tour .
Car il était partout, arrogant et superbe
Lui Imposant sa loi et du geste et du verbe…
Mais un jour une éclipse assombrit son esprit;
L’astre disparut dans une profonde nuit.
Et de l’ombre jaillit une douce lumière
Qui bien vite occupa une place première.
Elle n’éblouissait pas, n’en avait pas le goût
Mais retrouvait sa place, libérée de son joug.
Les jours, loin du soleil qui l’avait desséchée,
Reprenaient les couleurs qu’elle avait tant cherchées…
Des tyrans domestiques imbus de leur personne
Se voient maitres absolus de vies qu’ils emprisonnent.
Pour grands que soient les hommes, il suffit de bien peu
Pour que le destin change le sort des vaniteux..
Eprouver du plaisir au plaisir que l’on donne.
Semer la bienveillance pour en cueillir les fruits ;
Se montrer accueillant envers toute personne
C’est ainsi que le monde lentement se construit.
Sourire spontanément au regard qui se pose
Recevoir en retour un sourire inconnu
Trouver mille prétextes pour offrir une rose
Illuminer son cœur pour un baiser reçu.
Chercher activement le cadeau pour la fête
De cet ami lointain qui en sera surpris
Eprouver du plaisir dans cette ardente quête
Pour un échange aimant qui n’aura pas de prix.
Etre heureux de donner ce qu’on a de meilleur
Et attendre en échange une preuve d’amour
Laisser couler les jours aux élans de son cœur
C’est le sens de la vie, la joie de chaque jour.
De très chers disparus s’invitent à notre table,
Nous tirent par la manche, de peur qu’on les oublie.
Leur ombre nous poursuit, ils sont insupportables,
Ils ne tolèrent pas que nous soyons en vie.
Or la vie continue dans de beaux lendemains,
Car le passé n’est plus que cendres et souvenirs.
Nous avons à remplir de si jolis matins,
Et ne pas être ingrats aux promesses d’avenir.
Ce qui était, n’est plus; hier est bien est fini.
Et c’est mourir un peu que vivre d’autrefois.
Dans un monde passé et des photos jaunis
Au risque que nous-mêmes, nous succombions de froid.
L’amour et le bonheur sont comme le bon pain
Ils se goûtent chaque jour, tout chauds, à peine cuits.
« Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain.
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. »
Janus
Il n'est de vérité que nos penchants du cœur,
Nos élans de folie sans reproche et sans peur,
Le vent qui nous conduit aux rivages inconnus
Des rêves d'infinis jusqu'aux jours sans vertu...
J'assume de Janus, le visage à deux faces;
L'homme qui se montre lorsque l'autre s'efface,
Le sage qui raisonne et le fou qui divague,
Le rocher impassible et la furieuse vague.
Par mes contradictions, je me sens bien un homme
Pétri d’humanité de tout ce qui se nomme
par des mots de la terre, superbe mais fragile,
Rocher indestructible ou éphémère argile.
Je suis feu, je suis eau, je suis ciel, je suis terre
Je change chaque jour mais chaque jour j’espère
Voler jusques aux cieux, être pareil aux anges
Car je suis fait de terre, de ce curieux mélange
De soleil et de nuit, dont je ne sais jamais
Duquel je suis fait, lequel je dois aimer…
Nous ne saurons jamais déguster de la nuit
L’envoutante clarté et la paix infinie
Sans adorer du jour toutes les fulgurances
Sans aimer du soleil l'insupportable outrance.
Fait d’ombre et de lumière, je suis homme imparfait
Et le sort qui est mien me convient tout à fait.
Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais, je sais, je sais, je sais, je sais
C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes 18 ans
J'ai dit, je sais, ça y est, cette fois je sais
Et aujourd'hui, les jours où je me retourne
J'regarde la terre où j'ai fait les 100 pas
Et je ne sais toujours pas comment elle tourne
Vers 25 ans, j'savais tout
L'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour, j'en avais fait le tour
Heureusement, comme les copains
J'avais pas mangé tout mon pain
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris
Ce que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots
Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau
Je peux pas mieux dire, il fait très beau
C'est encore ce qui m'étonne dans la vie
Moi qui suis à l'automne de ma vie
On oublie vite le soir de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse
Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire je sais
Seulement, plus je cherchais
Et puis moins j'savais
Y a 90 coups qui ont sonné à l'horloge
J'suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge
Maintenant je sais, je sais qu'on ne sait jamais
La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout ce que j'sais
Mais ça, j'le sais
Harry Philip Green
Rétrospectives
Il arrive parfois, lorsque tombe le soir
De rêver aux matins d’une vie sans histoires
Et de nous souvenir de ces moments perdus
Pour un mot de travers qu’on n’aurait jamais dû…
Il arrive souvent quand s’approche la nuit
De refaire le chemin d'une très longue vie .
Que d’heures gaspillées ou d’occasions manquées
De chercher l’essentiel ou de savoir aimer..
On ne peut plus alors revenir en arrière
Le temps qui est passé est tombé en poussières
Pourtant la vie est là , Il nous reste du temps
Pour remplir d’amour chacun de nos moments.
Rien n’est jamais fini pour aimer davantage
Du reste de la vie, faisons meilleur usage
Et portons sur le monde un bienveillant regard
Empressons nous d’aimer avant qu’il soit trop tard.
Le passé composé de mes temps à la mode
A fui depuis longtemps le rude indicatif.
Je vis dans mon présent , un heureux subjonctif,
En singulier gourmand de verbes plus commodes.
Aux lois de la syntaxe, je fais des exceptions,
Quand je m’endors la nuit dans des conditionnels
Qui m’emportent au loin aux vents circonstanciels,
D’épithètes fleuries du complément d’un nom.
J’accorde mon sujet au verbe transitif
Qui m’offre pour objet un singulier prénom,
Choisi entre dix mille, serti dans un pronom,
Que parfois je décline au cas du vocatif.
Des charges quotidiennes, je hais l’impératif
Je garde mes ennuis au frais dans le futur.
Je conjugue ma voix à d’amoureux murmures
De mots plus que parfaits aux tons d’infinitifs
Dans ma neuve grammaire, je garde les accords
Et laisse aux pessimistes les verbes défectifs…
Je m’entoure d’amis tendrement possessifs
Dans un superlatif, chaque soir, je m’endors…
Il partait le matin, cartable sous le bras,
Vers son petit bureau pour un jour sans éclat,
Accomplir sans entrain son fastidieux travail
En attendant le soir et sa morne grisaille.
Mais sitôt libéré des taches ordinaires,
Il métamorphosait sa nature première,
Et devant son écran, il était Don Juan
Le grand Casanova, le comte d’Artagnan...
Il oubliait sa vie et ses muscles de laine,
Ses cachets pour la nuit et sa jolie bedaine.
Il devenait soudain, un héros de roman,
Séduisait les princesses en redoutable amant.
Il maniait les mots comme on manie l’épée:
Multipliait les rimes sans jamais fatiguer,
Et si par aventure, il croisait un miroir,
Il se trouvait très beau et perdait la mémoire
De ses petits matins, de sa vie ordinaire,
De son chef de service et de ses coronaires…
Dans les ors éclatants d’un monde imaginaire
Il devenait enfin un homme légendaire.
Mais quand sonnait minuit, une fée Carabosse
Eteignait son écran à la fin de la noce…
Il buvait sa tisane, mettait son pyjama
Et quittait à regret son petit cinéma.
Dans la nuit agitée, ses rêves s’entremêlaient.
Les princesses buvaient tout son café au lait.
Sarkozy lui offrait un verre à la cantine;
Il valsait dans les bras d’une blonde platine.
La pluie sur les carreaux sonna la fin des rêves
Il partit en courant, à cause de la grève,
Attraper son métro, le cartable sous le bras,
Vers son petit bureau pour un jour sans éclat.
La mémoire du cœur est parfois infidèle
Les tendres souvenirs partent en ribambelle
Mais ils se cachent toujours dans quelque coin du cœur
Pour s’éveiller soudain en flambées de bonheur.
La mémoire du grand âge s’en va en écheveaux
Hier a déjà fui au fil d’un courant d’eau
Les visages se brouillent, les noms sont en vacances
Beaucoup s’en sont allés au pays du silence.
Grâce à la magie d’une image retrouvée
Le cœur bat la chamade et se met à aimer,
La calendrier dit qu’il a pris du retard
Et qu’il confond l’aurore avec les feux du soir…
Mais qu’importe le temps quand le cœur se réveille
Il est des matins chauds qui brisent le sommeil
Et soufflent des envies de folies et de danses
De printemps flamboyant…et la vie recommence
Chaque jour est une fleur. Passe le temps et les saisons, Passent les peines et les chansons, Passent les pluies et les moissons, La vie s’en va à sa façon.
Que reste-t-il des ans lointains De nos émois, de nos chagrins ? L‘important fut bien éphémère, Ombres fugaces dans la mer.
Dans chaque jour, prenons le temps De choisir le plus l’important Et de laisser au vent qui passe Les petits soucis qui s’effacent.
Perdre son temps, quelle idiotie, A gaspiller l’or de la vie. Ce jour qui vient est un présent . Accueillons le en remerciant Nos pères et mères et le Bon Dieu De ce cadeau venu des cieux.
Roman historique et régional inspiré par les écrits de l'abbaye de Cluny et par 60 ans de vie parodienne de Louis Antoine l'auteur.
La vie de ce moine écrivain correspond à la naissance de la cité d'Orval que l'on connaît maintenant sous le nom de Paray-le-Monial en Sud-Bourgogne.
Les voies impénétrables du Seigneur, certains diront le hasard, a voulu que dans un laps de temps relativement court : un siècle, 3 jeunes personnes prénommées Marguerite soient appelées à une vocation religieuse et y répondent passionnément par amour du Christ, chacune à sa manière. La première en date (1620/1700) Marguerite Bourgeoys religieuse au Canada La deuxième (1647/1690) Marguerite-Marie, en France religieuse cloîtrée. La troisième (1701/1771) Marguerite d’Youville fondatrice des Sœurs Grises au Québec. Animées d’une même foi mais en suivant des chemins bien différents, ces trois religieuses ont laissé une trace indélébile dans la longue marche de la chrétienté et on rejoint la multitude de Saintes et Saints du Paradis.
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