On décapitait déjà !
Le 9 mars, les troupes japonaises attaquent avec brutalité les garnisons françaises encore présentes sur place. On compte pas moins de 2.650 morts parmi les Français, dont le général Émile Lemonnier commandant de la 13e brigade de Langson. Le général a refusé à deux reprises de signer une capitulation sans conditions. Il est décapité au sabre le 10 mars
A Dong-Dang, après une défense héroïque de la compagnie du 3e Régiment de Tirailleurs Tonkinois, au cours de laquelle les Japonais perdent un millier d’hommes, le capitaine Anosse est félicité par le général japonais avant d’être exécuté d’une balle dans la tête ; puis les cinquante-cinq survivants sont décapités au sabre ou éventrés à la baïonnette.
A Langson, la démence japonaise ne connaît pas de limites.
La résistance acharnée qui leur est opposée, à un contre dix, permet aux troupes françaises de tenir toute la nuit et une bonne partie du lendemain, voire au-delà. Exaspérés par les lourdes pertes subies (huit cents morts), les Japonais tentent d’extorquer au général Lemonnier, fait prisonnier le 10 mars dans la soirée, un ordre de reddition. Le général refuse. Le général Emile Lemonnier, le résident Auphelle, et le colonel Jean-Baptiste Robert sont décapités le 12 mars dans les grottes de Ky Lua, non loin de Langson, ainsi que le caporal-chef Tsakiropulos du 5e R.E.I. De nombreux officiers sont massacrés à la baïonnette ou au sabre. Le lieutenant-colonel Philippe Amiguet est assassiné le 13 mars ainsi que le chef de bataillon Leroy. A la citadelle, la résistance “jusqu’à la dernière cartouche” aura duré une vingtaine d’heures et coûté, du côté français, cent vingt tués et cent quarante blessés graves hospitalisés et de nombreux autres blessés. Les 11, 12 et 13 mars, quatre cent soixante rescapés et blessés - qui peuvent tenir debout - sont amenés au bord d’une tranchée ou de la rivière Song-Ky Cong et décapités au sabre ou à la hache, mitraillés, embrochés à la baïonnette et achevés à coups de pioche. Au total, entre le 9 et le 13 mars 1945, 1 128 soldats français et indochinois sont morts dans l’affaire de Lang Son.
Sources : Hérodote et Légion étrangère