: posté le 18 Dec 2009 par Jean Gauci
Catherine Hiegel, doyen de la Comédie-Française, a été remerciée
après quarante ans de présence. Elle a déclaré : » : “Le plus difficile
est de se dire que l'on n'est plus désirée”… Réflexion tragique qui
traduit bien le fond de notre vie.
Toute notre humanité est faite de désir ; nous ne vivons que par un
désir et pour un désir; Quel serait le sens d’une vie si le désir la
désertait ?
Ne plus désirer et ne plus être désiré, c’est ne plus être Tout notre
existence s’est passée dans le mouvement perpétuel du désir, de
celui qu’on suscite et de celui qu’on éprouve.
Et qu’est-ce que la foi, sinon la rencontre mystérieuse du désir de
Dieu et du désir de l’homme ?
Et qu’est ce que l’espérance, sinon le désir d’une lumière dans la nuit ?
Et qu’est que l’amour, sinon le désir qui s’épanouit dans l’échange ?
Et quelle est la singularité du christianisme, sinon que son Dieu a tant
désiré le bonheur des hommes qu’Il leur a envoyé son fils unique ?
« se dire que l'on n'est plus désiré”, voila la plus grande pauvreté.
La pauvreté de ceux qui n’intéressent plus personne La pauvreté
d’une solitude quand le facteur ne passe plus, quand le téléphone
est muet La pauvreté d’un anniversaire oublié de tous La pauvreté
dans le regard éteintd’un mari…La pauvreté de l’abandon, de
l’indifférence et de l’oubli. La pauvreté de « ceux qui ont été » mais
qui n’éveillent plus le désir dans les regards
La pauvreté de ceux qui ont perdu jusqu’au désir de vivre…
Noël, la fête des désirs et des rêves peuplés de désirs
Le Dieu qui vient est ce Dieu qui a voulu que chaque femme, chaque
homme soit un être de désir et un être désirable.
Il dépend de nous de redevenir des vivants, remplis du désir de Dieu
et du désir des autres
N’entrons pas dans le temps de Noël, sans désir.
C'était juste une réflexion en passant.
Jean Gauci
Jean Gauci