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Tous les bleus du monde, chatoiement de nuances,
Ont gravi les coteaux,aux noces du soleil,
Emportés par le feu du mistral de Provence
Ils ont noyé le ciel comme un essaim d’abeilles.
Quelques aigues marines aux ailes bleu-canard
Versaient sur les lavandes une larme indigo
Un orage là-bas, volait aux nénuphars
Les teintes d’océan qu’il portait sur son dos
Les sombres bleus de nuit, tout au fond des vallées
Se trainaient paresseux dans des lits de saphir
Les clochers des églises, toitures cérulées
Sonnaient des angélus aux célestes soupirs
Les cyprès se paraient d’écharpes myosotis,
Comme des touaregs aux foulards bleu-turquin,
Les panaches des pins en lapis-lazuli
Scintillaient de bonheur au lumineux matin.
Le Bon Dieu entre-ouvrit les rideaux de son ciel
Son doux regard plongea dans ces bleus merveilleux
Il couronna la fête de son bel arc-en-ciel
Et l’azur de la mer fut couleur de ses yeux.
Guy Bezzina