Ce matin, à l'inauguration de la plaque commémorative des combats d'AFN, notre conseiller général, Alain Gautheron, évoquant les victimes des différentes guerres que nos générations ont connues, nous a rappelé que son oncle Marcel était mort tragiquement, à l'age de 22 ans, lors de l'attaque d'un train en gare de Paray le Monial .
J'avais douze ans à l'époque et un vague souvenir de cet épisode ayant oublié qu'il avait fait autant de victimes en une seule journée. J'ai donc voulu faire un devoir de mémoire et j'ai trouvé grâce au site de Mr Bouillon (Lion d'Azur Généalogie) les détails de cet affreux massacre.
Les membres du Maquis du Charolais, issus des groupes de "Sylla"
à Martigny-le-Comte et de "Gros-Bois" à Saint-Julien-de-Civry, reçoivent
l'ordre d’intercepter un train de déportés transportant des personnes
importantes comme Mgr Piguet, évêque de Clermont, le Comte
de Bourbon Parme, une femme Michelin.
L'interception a lieu en gare de Paray-le-Monial.
Très tôt le matin, confiants, les maquisards du 1er bataillon du Charolais
composé de dix douzaines d'hommes, sous le commandement de
Guy d’Artois investissent les abords de la gare et ouvrent le feu sur les
soldats allemands.
Mais probablement mal renseignés, ils se heurtent à un autre train, blindé
et fortement armé. La présence inattendue d'un train rempli de SS met le
maquis dans une situation délicate. Le train blindé allemand est doté d'une
puissance de feu disproportionnée en comparaison avec l'équipement
sommaire du commando du maquis
Un combat inégal et sans merci s'est engagé durant toute la matinée.
Il est lourd de conséquences pour les maquis de St-Julien et de Martigny.
Ce jour-là, 28 jeunes résistants âgés de 18 à 32 ans seront massacrés
et 2 autres déportés (les plus jeunes). la plupart ont été achevés par les
soldats allemands affectés au train blindé, car ils ont tous des blessures
mortelles à la tête.
Parti de Moulins, le train de prisonniers/déportés que voulait intercepter
les hommes du Maquis, reste bloqué à Paray-le-Monial pendant trois jours,
suite à l'attaque des Maquis. Il repart, accompagné de son escorte blindé
en direction de Belfort (90) où les prisonniers sont internés un temps au fort
de Hatry. Ils repartent de Belfort le 5 Septembre 1944 en train, à destination
de Buchenwald...où ils arrivent le 10 Septembre 1944...
Le sacrifice des 29 FFI de Paray n'aura pas empêché le train de prisonniersc
d'arriver à sa funeste destination.